Menatalla Kenawy, étudiante en quatrième année SC PO à la Filière, est partie en échange pour une année à Sciences Po Paris. Aujourd’hui à la fin de son expérience, elle a choisi de nous rédiger un article dans lequel elle décrit son expérience académique à Science Po mais aussi son expérience de vie à Paris.
Sciences Po Paris jouit d’une grande réputation entre les étudiants égyptiens pour la qualité de son enseignement, de ses enseignants et de la recherche. Chaque étudiant rêve d’avoir la chance de vivre l’expérience et d’étudier à Sciences Po. Mais à la fin d’une expérience qui a duré presque un an, je peux dire qu’il ne s’agit pas uniquement de la qualité de la formation offerte à Sciences Po. Sciences Po est un style de vie.
A Paris tout est petit. Le dilemme parisien du manque d’espace oblige les établissements de Sciences Po à être éparpillés à Saint Germain, l’un des plus riches quartiers parisiens où il est très probable de croiser Karl Lagerfeld, Laetitia Casta, Marion Cotillard, Natalia Vodianova ainsi que Kim Kardshian en allant tout simplement à Pipo.27 rue Saint-Guillaume, 13 rue de l’Université et 28 rue des Saints Pères sont les check points par excellence où je me suis rendue quotidiennement pendant 253 jours afin d’assister à mes cours.
« Etudier dans un établissement aussi prestigieux que Sciences Po et vivre à Paris, une mégalopole européenne multiculturelle, est une expérience remarquable et très enrichissante. »
Enjeux fondamentaux de politique comparée, Théorie politique, Political Psychology, Social Security Law… la liste est longue. Cet établissement offre une multitude de cours très diversifiés et intéressants en anglais et en français enseignés par des professeurs très réputés tels que Gilles Kepel et Dominique Reynié.
Le premier jour, en sortant du métro Rue du Bac, j’avais repéré de jeunes parisiens ayant un style vestimentaire bien distinct. J’ai alors réalisé que j’étais sur le bon chemin. A Sciences Po on ne peut pas aller en cours ni en pyjama ni en hautsGAP, comme je le faisais aisément à l’Université du Caire. Que faut-il faire alors ? Il ne faut pas être nécessairement habillé en veste Chanel, mettre des chaussures Sonia Rykiel ou avoir un sac Hermès, comme une catégorie considérable d’étudiants. Le mieux est juste d’avoir un style un peu vintage pour garder un peu de glamour. C’est le 7ème arrondissement, « style is important as substance ! ». Tout le monde croise chaque matin les maisons Yves Saint Laurent, Prada et le fameux Christian Louboutin, où les touristes font la queue pendant des heures bloquant ainsi le passage au bâtiment administratif du 9 rue de la Chaise où j’ai passé tout mon premier mois afin de compléter mes inscriptions administratives pour recevoir ma carte étudiante. Conclusion : l’administration française ne diffère pas trop de la nôtre !
Etudier dans un établissement aussi prestigieux que Sciences Po et vivre à Paris, une mégalopole européenne multiculturelle, est une expérience remarquable et très enrichissante sur les plans académique et personnel. Fréquenter un milieu aussi international et diversifié développe un multilinguisme quotidien, un échange culturel fructueux des différentes idées et expériences conduisant ainsi inévitablement à une ouverture d’esprit et à une tolérance mieux développées. En outre, cet échange rend toute personne curieuse de voyager en France, en Europe, de profiter ainsi d’une expérience historique et culturelle envoûtante. Le fait de vivre seule m’a rendue plus responsable et indépendante, alors que notre style de vie égyptien nous rend tout le temps dépendant de nos parents. Malgré les dissertations, galops, exposés, oraux et examens, qui m’avaient empêché de prendre la balle au bond de la ville des lumières, j’ai réellement apprécié chaque moment de cette expérience inoubliable.
Je savoure chaque moment.
Menatalla Kenawy